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Hany ABU-ASSAD, cinéaste réalisateur palestinien

Publié le lundi 20 février 2017, Thèmes : - Cinéastes

Hany Abu-Assad est devenu en quelques années l’un des réalisateurs palestinien les plus importants. Né à Nazareth en 1961, il est aujourd’hui installé aux Pays-Bas.

En 1990 il fonde au Pays-Bas Ayloul Film Productions, et il réalise alors plusieurs documentaires pour la télévision. En 1993, il co-produit le premier long métrage de Rashid Masharawi : « Couvre-feu ». Il réalise aussi deux courts métrages de fiction : « Une maison en papier » en 1992, puis « 13th » en 1997. Finalement, en 1998, il signe un premier long métrage « The Fourteenth Chick » (« Le quatorzième poussin »)

En 2002, Hany Abu-Assad est révélé au public international par la semaine de la critique, à Cannes, pour : « Le mariage de Rana ». Il reçoit aussi le Golden Globes du meilleur film étranger pour « Paradise Now » en 2006. Il est de nouveau primé avec son film « Omar », qui reçoit le Prix du Jury dans la catégorie Un Certain Regard au Festival de Cannes 2013.

Le cinéma se révèle à Hany Abu-Assad comme un art à la portée instrumentale, par le truchement duquel il essaie de donner aux palestiniens les ressources pour formuler une critique de leur situation, et les moyens de se prémunir des dangers du quotidien. Il cherche depuis longtemps à comprendre l’histoire complexe et éclatée de son pays. Lire la situation actuelle avec lucidité, c’est parvenir à intégrer les conséquences de l’Histoire dans la narration cinématographique, afin de ne pas laisser d’autres histoires ou mythes importés masquer les maux du quotidien.

Dans un entretien accordé à Regards.fr [1] , à l’occasion de la sortie de son dernier long-métrage, il raconte : « Le cinéma peut avoir beaucoup d’influence, souvent plus négative que positive. Les films hollywoodiens par exemple entretiennent le mythe du « rêve américain », et donc laissent à penser que le système capitaliste reste le modèle à suivre. Le cinéma alternatif, celui qui essaie d’ouvrir les esprits et les yeux du public a moins de portée, car il n’atteint que rarement une audience massive. Il est pourtant celui qui sème les graines du changement. Dans le cas d’Omar, mieux comprendre la collaboration ne rend pas celle-ci plus acceptable. Mais une meilleure compréhension permet de la combattre de manière plus efficace. J’espère avoir contribué à cela. »

Hany Abu-Assad promeut un cinéma alternatif qu’on ne classerait pourtant pas d’emblée dans la rubrique « cinéma d’auteur ». En effet, le réalisateur cherche à engager le spectateur et à servir l’intérêt du plus grand nombre, pour cela il faut une efficace du film que Hany Abu-Assad choisit de produire par la violence des images filmées, ainsi que par l’introduction de scènes d’actions qui dynamisent une narration soutenue — faite pour tenir le spectateur en haleine. Tout à la fois, ses films produisent une analyse politique fine, qui tient largement dans le traitement psychologique de personnages qui ne tombent jamais dans le manichéisme. A l’image des kamikazes de Paradise Now hésitants, freinés dans leur élan au dernier moment … trop tard. Mais la radicalité elle-même est soumise à l’ambigüité dans ce cinéma qui s’éloigne des standards commerciaux du film d’action.

Filmographie :

1998 : Le Quatorzième Poussin
2000 : Nazareth 2000
2002 : Le mariage de Rana, un jour ordinaire à Jérusalem
2005 : Paradise Now
2007 : L.A. Cairo
2009 : The Vanished
2011 : The courier (The Specialist )
2013 : Omar


Lucas.

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