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Qui est le petit personnage sur l’affiche du festival Palestine en vue ? C’est Handala !

Publié le mercredi 18 mai 2016, Thèmes : - Culture

Quel est ce petit personnage, que le festival régional Palestine en vue a choisi comme logo ?

Très peu connu en France, il est très célèbre dans tout le moyen orient.

Toujours de dos, les pieds nus, dans un vêtement rapiécé ce petit garçon palestinien nommé Handala est la création d’un dessinateur palestinien Naji al-Ali.


Handala, un petit bonhomme : tout un symbole.

Dites Palestine et l’image du petit bonhomme dos tourné, aux misérables vêtements, pieds nues et mains derrières le dos vous apparaîtra. On le voit tagué sur les murs des camps, en Palestine, en Syrie ou au Liban. On le retrouve sur les vêtements et les objets. Handala. Palestine et Handala. Comme si, ces deux choses se liaient automatiquement. Handala représente l’histoire d’une guerre, d’un pays, d’un peuple.

Après 10 ans Handala arrête de grandir. Il est Palestinien orphelin de son père, sa mère s’appelle Nakba (catastrophe de 1948) et sa petite sœur Naqsa (défaite de 1967). Crée par le dessinateur Naji el Ali, il représente l’histoire d’un peuple qui a subit et qui subit encore. Mais au delà de ses vêtements misérables et de ses pieds nues, sa posture ferme les mains derrières le dos, les pieds encrées au sol avec les orteils en direction du ciel nous montre que Handala est patient et qu’il patientera pour la libération de son pays. C’est ainsi, que dans les années soixante, il prendra tout son sens au sein de la cause palestinienne dès sa création. Handala exprime l’occupation, l’humiliation subit, le déracinement et l’exil. Mais surtout le combat et la patience vers la liberté.

Ali al Naji créateur d’un symbole de la Palestine occupée.

Naji al-Ali

Naji al Ali né en 1937 dans un village non loin du Tibériade connaîtra à l’âge d’une dizaines d’années la Nakba de 1948. Il vivra la douleur de l’exil et la douleur de l’impuissance face à l’oppression. Il connaîtra l’arrivée rude parmi plus d’une centaine de milliers de réfugiés palestiniens laissant leurs terres aux israéliens dans les camps du Sud Liban. Il grandira là bas, entre la pauvreté, l’impuissance et l’étroitement. Naji al Ali, en parallèle de ses études dans les domaines de la mécanique et de l’électrique laissera parler son imagination et sa créativité en improvisant des pièces de théâtre avec ses amis, dessiner sur les murs et les sols des camps pour exprimer ses désaccords face aux injustices. Il participera aussi à de nombreuses manifestations pour lesquels il sera plusieurs arrêter. A la fin des années cinquante, Naji reprend des études de dessin au Liban. Au début des années soixante sa vie bascule par la visite du grand écrivain palestinien assassiné en 1972 Ghassan Kanafani où, en visite dans le camp du jeune dessinateur remarque les desseins de celui-ci. Il décide d’en publier quelques uns dans la revue AL-Hurriya en 1961. Naji partira ensuite pour le Koweït exercer sa passion jusqu’à ce que en 1968 il imagine un personnage qui représenterai la situation qu’il a vécu, son ressentit vis à vis de cette oppression et de cette injustice que son peuple subit. Il crée alors Handala. Handala sera un personnage culte significatif et symbolique. Il est le petit garçon de dix ans qui a quitté sa belle maison pour le camp où il attend patiemment, debout sans baisser les bras, que son peuple se relève et regagne son pays. Ce petit personnage sera alors un symbole de la Palestine et du peuple palestinien.

En 1987 Naji il sera victime d’une attaque par balle à Londres. Il en mourra.

Naji a toujours eu cette envie immense d’aider son peuple, il veut être utile à celui-ci et condamner l’oppression. Il dira lors d’une interview en 1984 en Hongrie : « J’ai toujours été troublé par mon incapacité à protéger les gens. Comment mes dessins allaient les défendre ? J’avais l’habitude de souhaiter pouvoir ne serait-ce sauver la vie d’un seul enfant ».

Naji al Ali, un homme assassiné à cause de la puissance de son pacifisme.

Dana, mai 2016


Naji al-Ali, né en Galilée en 1936, a partagé le destin tragique des quelque 800 000 Palestiniens chassés de leurs terres à partir de fin 1947. Comme nombre d’entre eux, il a grandi dans un camp de réfugiés. L’écrivain Ghassan Kanafani fut le premier à publier ses dessins.

En 1969, il créa le personnage de Handala, son double, cet enfant qui refuse obstinément de grandir et assiste, en nous tournant le dos, au spectacle désolant de la destruction et à l’humiliation de son peuple.

Refusant toute compromission, « poussé à l’exil » à Londres, Naji al-Ali y fut assassiné en 1987. Jusqu’à ce jour, l’enquête sur son meurtre n’a pas abouti.

Son œuvre est emblématique au sein d’un monde arabe qui rêve de liberté...


Tous deux, pratiquement inconnus en France, sont, en revanche, célèbres dans tout le Moyen-Orient. Naji était un militant palestinien particulièrement lucide et HANDALA et lui étaient inséparables. Les cheveux hirsutes, en haillons reprisés, pieds nus, les mains constamment croisées dans le dos, HANDALA était témoin de toutes les saloperies du monde que dénonçait son créateur, impitoyablement clairvoyant. Ils formaient une sacrée paire, ces deux-là, à tel point que quand Naji fut tué Handala poursuivit le combat. Ce livre, en rendant hommage à Naji, va épauler HANDALA dans son engagement. »

Siné, Dessinateur

« Les dessins de Naji AL-ALI sont douloureux. D’un trait sombre et puissant, ils nous parlent de prisons, de chevaux de frise, de clés sans serrures, d’exodes, d’exils et de camps. Ils nous parlent de Palestine. Sans jamais nous abandonner complètement à la mélancolie, parce que, discrètement, il est question aussi de politique et de révolte.
Vingt-quatre ans après l’assassinat du dessinateur palestinien, le public français est invité, par la grâce de ce livre, à pénétrer dans un monde à la fois personnel et universel, et, hélas, d’une si brûlante actualité. »

Denis Sieffert, Directeur de Politis

« La Palestine est une de mes principales indignations. Les dessins de Naji AL-ALI la justifient et la renforcent. Sans doute parce qu’ils portent l’histoire des réfugiés palestiniens, ceux dont le sort est le plus incertain, bien qu’ils soient la racine de cette douloureuse et injuste histoire. Mais Naji al-ALI, c’est aussi une création, et donc une résistance vivante.
La puissance de sa non-violence l’a tué. Mais son espérance n’en est que plus à venir. »


Stéphane Hessel

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