Accueil > Informations > Cisjordanie : 3è marathon de Bethléhem pour le « Droit au mouvement », un (...)
Cisjordanie : 3è marathon de Bethléhem pour le « Droit au mouvement », un Gazaoui remporte l’ épreuve !
Publié le lundi 30 mars 2015, Thèmes : - Sports, Lieux : - Bethléem

Cisjordanie : 3è marathon de Bethléhem pour le "droit au mouvement"
Un Gazaoui, auquel l’autorisation de participer avait été refusée dans le passé par Israël, remporte l’épreuve !
Environ 3.000 coureurs palestiniens et étrangers ont participé vendredi 27 mars dans les rues de Bethléhem en Cisjordanie au troisième "marathon"sur le thème "Droit au mouvement". Marathon apparu en 2013, sous l’impulsion de deux coureuses de fond danoises.
L’ONG internationale qui l’organise, Droit au mouvement, dénonce les restrictions israéliennes qui compliquent le quotidien des Palestiniens, au nom de l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « Toute personne a le droit de circuler librement. »
"Dans une ville où nous sommes complètement assiégés et le droit de circulation est restreint, nous affirmons encore et encore notre droit à la liberté de mouvement à travers ce marathon", a déclaré le maire de Bethléem Vera Baboun à l’agence de presse palestinienne Ma’an.
"Accueillir un marathon n’est pas seulement un succès logistique, mais aussi un moyen crucial d’expliquer la réalité palestinienne au monde", a poursuivi le maire.
"Pour moi, le sport est l’un des meilleurs messages pour véhiculer la réalité de toute nation. Grâce à ce marathon il y a un aspect social, il rassemble les gens. Il y a des moments de joie, de victoire et de réalisations", a poursuivi Baboun. "... Nous sommes un peuple qui recherche la paix et la liberté", a-t-il conclu.
La course a débuté devant l’Eglise de la Nativité pour longer le "mur de séparation",symbole majeur de ce rendez-vous sportif et traverser deux camps de réfugiés palestiniens ayant fui leurs maisons après la création de l’État d’Israël.
des coureurs venus de 51 pays différents :
L’organisateur, George Zeidan, entend aussi démontrer que la Palestine est capable de préparer un événement sportif « selon des standards internationaux » : un an de travail, du matériel professionnel, des coureurs venus de 51 pays différents…
Mais ici, on ne parcourt pas 42 kilomètres sans se heurter à des « check-points ». Sur ce territoire contrôlé à 61 % par l’armée israélienne et grand comme un sixième de la Suisse, l’itinéraire ne comporte donc qu’une dizaine de kilomètres, parcourus quatre fois par les marathoniens.
Cette année, cinquante habitants de la bande de Gaza ont été autorisés par les autorités israéliennes à quitter ce territoire pour quelques jours. Parmi eux, Nader Al-Masri, athlète ayant participé aux Jeux olympiques de Pékin en 2008 et qui a d’ ailleurs remporté la course suivi par un coureur suédois.
Al-Masri fait partie des athlètes auquel une autorisation a été accordée après que son entrée en Cisjordanie avait été refusée dans le passé et qui avait fait appel à la Haute Cour israélienne par l’intermédiaire de Gisha, une ONG israélienne spécialisée dans la liberté de mouvement des Palestiniens.
les femmes constituent plus du tiers des participants :
L’événement veut promouvoir une « culture de la course » en Palestine. Les femmes, notamment, osent rarement faire du jogging dans les rues, exposées à des regards indiscrets et des risques d’agression.
Le mouvement islamiste Hamas a même refusé de les laisser courir aux côtés des hommes lors du marathon de Gaza, entraînant l’annulation de la manifestation en 2013 par une agence onusienne. Mais à Bethléem, pas question de courir séparément, et les femmes constituent plus du tiers des participants.
Entre les têtes voilées et les épaules pudiquement couvertes s’est glissé, cette année encore, environ 500 étrangers pour la plupart originaires du Royaume-Uni, des États-Unis et du Danemark.
Pour le jeune coureur Faris Abusada, de Ramallah, leur présence est essentielle.
« Cette course, c’est l’occasion de montrer au monde ce qui se passe vraiment ici, avance-t-il, et de démentir les médias qui continuent d’assimiler les Palestiniens à des terroristes. »
Voir en ligne : Droit au mouvement Beaujolais