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En Cisjordanie occupée, de jeunes Palestiniens découvrent l’escalade
Publié le lundi 20 avril 2015, Thèmes : - Sports, Lieux : - Ramallah
Origine de « Wadi Climbing » :
Will Harris et Timothy Bruns, âgés de 23 ans, sont venus des Etats-Unis avec un objectif : « créer une communauté de grimpeurs en Palestine », où « il y a un énorme potentiel pour de l’escalade en plein air » et où « les loisirs et les événements manquent cruellement ». L’idée, expliquent-ils, était de cibler les jeunes en premier.
Les deux Américains ont commencé à ouvrir des voies et planter des pitons aux alentours de Ramallah. Une fois les parcours balisés, ils ont lancé « Wadi Climbing » et commencé à faire grimper des Palestiniens et quelques expatriés.
Un pari difficile :
Innover dans les Territoires palestiniens n’est pas chose aisée. Car chaque pierre peut être disputée, tout particulièrement en Cisjordanie où la colonisation va galopante.
« Nous sommes cantonnés à certaines zones », explique Timothy en détaillant le casse-tête de l’endroit parfait : il faut que les grimpeurs palestiniens y aient accès, qu’il soit situé hors des territoires grignotés par les colonies et qu’il n’entre pas dans les zones désignées comme parcs naturels par Israël.
Parce que personne n’était parvenu à se plier à toutes ces exigences, « les seules zones d’escalade qui existaient jusqu’ici en Cisjordanie n’étaient utilisées que par les Israéliens », ajoute-t-il.
« Wadi Climbing » a donc pris ses quartiers « près de villages palestiniens, dans la zone B », les 22% de la Cisjordanie sous contrôle militaire israélien mais sur lesquels l’Autorité palestinienne conserve la gestion administrative.
Loisir abordable :
Le bouche-à-oreille a bien fonctionné. « En quatre mois, 270 personnes sont venues et elles ont toutes adoré », assure Timothy.
Il y a deux ans, lui et Will ont vécu en Jordanie, où ils ont étudié l’arabe qu’ils utilisent, mêlés à des mots d’anglais, avec leurs grimpeurs en herbe. Là-bas, disent-ils, les prix rédhibitoires faisaient de l’escalade un petit club fermé pour riches.
Alors ils ont voulu créer un loisir abordable : « Wadi Climbing » est financé par des sponsors privés américains, palestiniens et internationaux, et chaque journée coûte 60 shekels (environ 14 euros), location des chaussons incluse.
La « communauté des grimpeurs » s’agrandissant un peu plus à chaque sortie, Timothy et Will veulent maintenant passer à l’étape suivante : ouvrir une salle d’escalade à Ramallah.
Temoignages :
« L’escalade m’a beaucoup appris », lance Selwa 23 ans, « Cela m’a appris à ne jamais abandonner, à me dépasser, à me servir de ma force mentale pour continuer à grimper et pour aller au-delà de la souffrance physique et atteindre le sommet », dit-elle encore à l’AFP.
Après quelques efforts, cette jeune Palestinienne arrache son premier certificat : la voilà grimpeuse « expérimentée », au bout de trois journées passées à gravir les rochers du village de Yabroud, à une trentaine de kilomètres de Jérusalem où elle vit.
« Ca fait vraiment peur », renchérit Omar Abou Ara, 22 ans, venu de Jénine dans le nord de la Cisjordanie occupée. « Il faut se forcer un peu au début. Mais c’est l’occasion de réaliser quelque chose qui n’a jamais été fait dans ce pays », dit-il, enthousiaste.
Comme des dizaines d’autres Palestiniens, Salwa et Omar ont pu découvrir l’escalade grâce au pari un peu fou de ces deux jeunes Américains bien décidés à faire partager leur amour pour ce sport.
Extrait de l’article de Shatha YAISH ( AFP)
La nouvelle république.fr
Voir en ligne : wadi climbing