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Rencontre et échanges avec deux professeurs de français de Gaza

Publié le mercredi 8 août 2018, Thèmes : - Culture

Rencontre du mardi 26 juin à la Bourse du travail de Lyon

Nasser et Bassam sont respectivement inspecteur général de langue française à Gaza et conseiller pédagogique dans ce territoire. Ils sont venus en France à la demande de plusieurs associations. En Drome Ardèche, leur objectif est de renforcer le partenariat avec des établissements scolaires et le contact avec les enseignants.

A Vaulx-en-Velin, ils ont rencontré l’EPI. A Lyon Erap a organisé cette soirée rencontre, avec le soutien du collectif 69 Palestine.

L’intervenant nous montre déjà à quel point il est difficile de quitter le territoire gazaoui en passant par l’Égypte : la lenteur des procédures, les multiples contrôles, les frais élevés, tout est fait pour décourager les sorties du territoire !

A Gaza il y 32 écoles publiques et 6 écoles privées qui ont le même programme. Au total, ce sont 6000 élèves qui reçoivent un enseignement en français. C’est l’autorité palestinienne qui assure les salaires des enseignants du public, mais ils ont été amputés de 30% et parfois non payés ou avec retard.

Chaque année la France fait un examen d’évaluation des élèves en langue française : c’est le D.E.L.F. auparavant il était gratuit , mais il est devenu maintenant payant avec 20 Euros par élève !

Les échanges linguistiques (notamment avec des classes de Drome Ardèche) ont commencé il y a 3 ans.

Il existe dans l’enseignement à Gaza une volonté intellectuelle de s’ouvrir à de nouvelles connaissances et un intérêt réel pour l’étude du français.

Mais cela se heurte à des difficultés pratiques : le manque de matériel , les coupures d’électricité. Les enseignants organisent le « shifting » une rotation des élèves dans les salles pour une utilisation optimum des locaux, un groupe d’élèves le matin, un groupe d’élèves le soir.
En moyenne il y a 55 élèves par classes, les classes sont mixtes pour les plus jeunes mais les sexes sont séparés pour les adolescents.

La vie est rendue très dure par le manque d’argent , par une situation alimentaire catastrophique, par la pénurie d’eau, les coupures d’électricité et beaucoup de jeunes sont dans le désespoir, le téléphone portable est la seule ouverture sur le monde.

Le manque d’électricité pénalise considérablement les études.

Il existe une petite bande agricole en périphérie de Gaza , mais elle vient d’être dévastée par les bulldozers d’Israël.

Nasser et Bassem, avec le peu d’argent qu’ils ont recueilli ont développé un projet de sorties scolaires pour faire connaître la bande de Gaza et sortir des élèves des préoccupations et des conditions d’enfermement.

Nasser présente un petit film vidéo qui relate ces visites, montre une classe de filles qui visite l’Institut français de gaza où se déroule une fête de la francophonie , ainsi qu’un centre de loisir où les jeunes peuvent jouer .

Nasser et Bassam sont prêts a organiser des échanges entre classes, élèves en langue française. Ils demandent par contre l’engagement dans la durée, car parfois l’expérience de projets trop vite abandonnés, ont déçu les enfants palestiniens.

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