Ô Gaza,
La lune éclaire tes ruelles,
La mer prie à tes plages,
Et comme moi, tu n’as pas les mots,
Prisonnière du vide de ton image,
Comme un papier tombé dans l’eau,
Comme un stylo forcé à l’exil,
Comme une ville déchue du monde,
Comme une reine qui aurait abdiqué,
Pourquoi ce silence dans l’air ?
Pourquoi cette mort debout ?
Que devrais-je choisir ?
Rester pour mourir ou partir pour disparaitre ?
J’ai perdu les mots,
On m’a éteint comme une forêt,
On m’a prêté un autre visage,
Comme un manteau noir voyageant dans l’hiver,
Je suis le rescapé de la nuit,
Quand le jour descend de la scène,
Alors, je veux une autre vie entre le non et le oui,
Je veux embarquer comme une île,
Voyager dans les océans,
Suivre le soleil au-delà des continents,
Parler aux montagnes comme un prophète,
Et cueillir les nuages pour sentir le paradis,
Je veux changer de destin et de carte d’identité,
Alors, fais-moi un autre monde,
Un monde de toutes les langues,
Sans la langue de la guerre.

Amir HASSAN
Paris, 13 janvier 2018