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Le Festival de Cannes et le cinéma palestinien

Publié le mardi 23 mai 2017, Thèmes : - Cinema

Il n’y a pas de film palestinien annoncé cette année 2017 au Festival de Cannes.

L’année dernière (2016) le film de Nasri Hajjaj, : « Münich : a Palestinian story » était présenté dans le cadre du Marché du Film. Dans ce film Nasri Hajjaj, un Libanais d’origine palestinienne, donne sa vision de la prise en otage par des activistes palestiniens d’athlètes israéliens aux Jeux Olympiques de Münich en 1972, prise en otage qui s’est soldée par la mort des otages et de 4 Palestiniens. Il impute cette fin tragique à l’assaut de la police allemande.
Pour le CRIF, donner cette version (émise par d’autres à l’époque) équivaut à du « révisionnisme politique » et il réussira à faire annuler la présentation de ce film.

En 2015, c’est le film des frères Nasser « Dégradé » qui est sélectionné à la Semaine de la Critique.
On y voit des femmes coincées dans un salon de coiffure de Gaza par des affrontements violents (et armés) entre une famille maffieuse, qui a volé le lion du zoo et l’exhibe en ville et les autorités du Hamas qui ne peuvent admettre cette provocation à leur égard !
C’est donc un double enfermement que subissent ces femmes, et avec elles toute la population de Gaza : celui du blocus impitoyable exercé par l’armée israélienne (on entend sans cesse les drones) et celui engendré par les affrontements inter-palestiniens.

En 2013 c’est « Omar », film d’Hany Abu-Assad avec Adam Bakri qui est sélectionné dans la rubrique « Un certain regard ». C’est un film 100% palestinien, selon la volonté de son réalisateur et, selon lui, « avant tout une belle histoire d’amour ».
Bien sûr cette histoire se passe sur fond de résistance palestinienne et de répression israélienne, de mur de séparation et d’annexion, de pression sur les Palestinien.ne.s arrêté.e.s pour qu’ils/elles donnent des informations à l’armée israélienne. Un dilemme difficile qu’Omar résoudra par sa volonté de garder sa dignité et d’entretenir l’espoir.

Avant...il faut remonter à 2002 pour que le premier film palestinien soit admis à concourir pour la Palme d’Or. Il s’agit d’« Intervention divine » d’Elia Suleiman.
Wikipedia qualifie ce film de « ...critique ironique de l’absurdité de la situation géopolitique en Palestine ».
En effet on y voit la vie compliquée et absurde d’un couple amoureux ; lui est de Jérusalem, elle de Ramallah. Comment se rencontrer malgré tous les obstacles qui empêchent les Palestinien.ne.s de circuler librement ?
« Intervention divine » a obtenu le Prix du jury de Cannes 2002.

Photo : Elia Suleiman, Ayman Espanioli, Samar Qudha Tanus, Zuhair Abu Hanna

Et maintenant ?
Les réalisateurs et réalisatrices palestinien.ne.s sont nombreux/ses et inventifs/ves. Ils et elles en ont bien besoin pour pouvoir trouver des fonds et pour pouvoir tourner ce qu’ils et elles souhaitent.
Quand on voit le foisonnement et la qualité des films dans les différents festivals qui montrent des films palestiniens, on se prend à rêver d’une présence plus importante de ceux-ci au Festival de Cannes !

Martine

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