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le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh boycotte les veaux israéliens

Publié le mardi 5 novembre 2019, Thèmes : - Économie

Économie : les Palestiniens déclarent la « guerre des veaux » à Israël
Par Marine Vlahovic RFI

Au Proche-Orient, on s’affronte aussi sur le terrain économique et, en ce moment, « la guerre des veaux » fait rage entre Israéliens et Palestiniens.

Depuis septembre, des dizaines de milliers de veaux, destinés au marché palestinien, sont bloqués en Israël. L’Autorité palestinienne a décidé unilatéralement d’interdire l’importation de ces bovins qui représentent plus de la moitié de la consommation de bœuf dans les Territoires occupés.

C’est la nouvelle stratégie de boycott des produits israéliens voulue le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh qui est en cause. Cet économiste de formation fait la promotion, depuis déjà plusieurs mois, d’un plan de désengagement économique, cette « guerre des veaux » est donc sa première mesure concrète.

Cette situation fait beaucoup de mécontents. D’abord du côté israélien, en raison du manque à gagner de milliers de petits producteurs laissés sur le carreau. En représailles, Israël multiplie donc les pressions et menace désormais de ne plus laisser entrer les produits palestiniens produits sur le territoire israélien. Mais la mesure est aussi critiquée dans les Territoires occupés. Certains grossistes se sentent lésés et les prix de la viande ont flambé.

- Une économie totalement dépendante d’Israël

Pour l’économiste Ubai el Abudi, du centre de recherche indépendant Bisan, cette mesure est absurde. « C’est une décision surprenante, parce que la production de bovins n’est pas développée localement, et si c’est une mesure pour soutenir l’économie locale, il fallait commencer par d’autres secteurs. Vouloir se désengager mais sans plan national pour aider les petits producteurs et la chaine de production, ça ne nous mènera à rien », regrette-t-il.

Un exemple : il y quelques semaines, l’Autorité palestinienne a autorisé l’importation d’olives israéliennes dans les Territoires occupés, contre toute logique, car la production locale est bien plus que suffisante.

L’économie palestinienne est totalement dépendante d’Israël, qui contrôle tous les accès aux Territoires occupés à cause du volet économique des accords d’Oslo, le protocole de Paris, signé il y a 25 ans. Sans remise en cause profonde de ce protocole, il n’y a, selon les experts, aucune chance que les Palestiniens prennent leur indépendance économique

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