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Le niveau de vie en Cisjordanie baisse pour la première fois depuis des années, selon un rapport de la Banque mondiale.

Publié le vendredi 16 mars 2018, Thèmes : - Économie

Le taux de chômage chez les adultes de moins de 30 ans en Cisjordanie est de 40%, indique le rapport. Gaza, entre-temps, continue de s’effondrer, et les réductions de l’aide à l’UNRWA ne feront qu’exacerber la crise.
Un rapport de la Banque mondiale publié jeudi matin (15 mars 2018) met en garde contre un possible effondrement total de l’économie de la bande de Gaza, mais prévient également que le niveau de vie en Cisjordanie stagne après plusieurs années de hausse.

Selon ce rapport, l’Autorité palestinienne en Cisjordanie est devenue plus efficace et ses revenus ont augmenté de 22% parce qu’elle a réussi à mieux collecter des impôts. Cependant, le PIB de la Cisjordanie n’a augmenté que de 2,4% en 2017, une statistique qui indique en fait une baisse du PIB par habitant parce que la population a davantage augmenté . De plus, le taux de chômage moyen en Cisjordanie est de 18%, et il est de 40% chez les adultes de moins de 30 ans.

Selon le rapport, l’une des raisons de la stagnation de l’économie en Cisjordanie est la réglementation plus stricte du blanchiment d’argent en Israël, qui a conduit les banques israéliennes à cesser de travailler avec les banques en Cisjordanie, créant un resserrement sévère du crédit. Les résidents de la Cisjordanie souffrent également d’une augmentation du coût de la vie liée au fait que les prix augmentent en Israël, alors que la plupart des salaires palestiniens n’augmentent pas.

Cependant, la majeure partie du rapport, qui sera soumis à la conférence des pays donateurs prévue pour la semaine prochaine à Bruxelles, se concentre sur Gaza. Selon le rapport, la détérioration économique en cours dans la bande de Gaza menace son économie et ses services sociaux de base. Il y a un besoin urgent d’injections de liquidités ainsi que d’une planification stratégique et d’un besoin d’ouvrir l’accès aux marchés étrangers pour permettre une amélioration durable.

Les auteurs du rapport soulignent également un besoin de dons pour faire face à la détresse humanitaire. Les services de base tels que l’électricité, l’eau, le traitement des eaux usées et l’accès des résidents à ces services posent des risques pour la santé qui pourraient devenir une menace sérieuse.
Le rapport montre que les dons alloués à la bande de Gaza ont fortement diminué, passant de 400 millions de dollars en 2016 à seulement 55 millions de dollars en 2017, ce qui a aggravé la situation et affecté l’approvisionnement en vivres et en médicaments de 250.000 Gazaouis. La Banque Mondiale souligne qu’une réduction supplémentaire du budget de l’UNRWA mettra 750.000 Palestiniens supplémentaires dans la même situation.

L’économie de Gaza a progressé de 0,5% seulement en 2017, contre une croissance de 8% en 2016. Le chômage est passé de 41,7% en 2016 à 43,6% en 2017. Le rapport cite également le fait que l’Autorité Palestinienne de Ramallah, qui emploie 80.000 Palestiniens à Gaza, n’a pas payé leurs salaires pendant six mois en 2017.

Le rapport aborde aussi le problème des réductions attendues du budget de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) qui limiteront la capacité de l’ONU à fournir des services et des emplois et qui pourraient entraîner le licenciement de quelque 18.000 fonctionnaires.

Le rapport ne mentionne pas la décision du président américain Donald Trump de réduire spécifiquement l’aide américaine à l’UNRWA, qui aide quelque 80% des résidents de Gaza, entretient 275 écoles et 22 cliniques. L’UNRWA distribue également de la nourriture à environ un million de personnes dans la bande de Gaza.

Une aide humanitaire est donc indispensable à court terme, mais elle ne résoudra en rien la situation catastrophique sur le plan économique et de l’emploi. Le rétablissement d’une situation économique permettant la survie de la population de manière plus ou moins durable est inconcevable si le blocus israélien, avec ce qu’il implique de restrictions à l’activité commerciale, persiste.

Pour la Palestine

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