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Projection du film documentaire : « Au pied du mur » (38) Grenoble

Publié le mardi 8 novembre 2016, Thèmes : - Cinema

Grenoble le 8 novembre à 20h15 au cinéma La Nef salle n° 7

Projection du film "Au pied du mur", reportage sur les Palestiniens chrétiens.

"Débat à l’issue de la séance en présence du réalisateur Gil Corre "

Bande annonce

- Les Partenaires de la soirée :

Le CCFD-Terre Solidaire
Les Amis de la Vie
L’AFPS (Association France Palestine Solidarité)
L’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture)
L’école de la Paix

cinéma La Nef : 18, bd Edouard Rey à Grenoble.


Lu sur Utopia

Gil CORRE - documentaire France 2015 1h27mn VOSTF -

AU PIED DU MUR Et les Chrétiens ? Voilà un documentaire unique et beau à voir : Gil Corre a un talent certain pour réaliser de belles images nourrissantes et sensibles. Unique ? Si la communauté internationale a pris conscience récemment du sort réservé aux Chrétiens du Moyen Orient, persécutés en Irak et en Syrie par l’extrémisme islamiste, sous la bannière de EI ou celle d’Al-Qaida… elle ignore toujours tout de la communauté chrétienne de Palestine et on ne connait pas de film qui aborde le sujet. Certes, ils sont de moins en moins nombreux : poussés à l’exil, leur population diminue inexorablement.

Doit on (peut-on ?) imaginer une « Terre Sainte » bientôt débarassée des descendants des premiers Chrétiens ? Ceux qui décident de rester se retrouvent aujourd’hui désemparés et, dans tous les sens du terme, au pied du Mur. Gil Corre est allé à la rencontre de femmes et d’hommes qui, malgré leur petit nombre, résistent à l’occupation. Leur présence sur cette terre est choisie, riche de sens et le film raconte leur diversité, les valeurs qui les fondent et leur attachement à une culture, à un patrimoine, à une terre habitée par les Chrétiens depuis plus de 2000 ans. Une façon d’aborder le conflit israelo-palestinien autrement qu’à partir de la vision d’une lutte entre Juifs et Musulmans.

La chaleur des témoignages, les voix contrastées expriment des différences, mais le font en toute tranquillité car l’empathie du réalisateur est évidente. Chacun a été filmé sur son lieu de vie : ses terres pour l’agriculteur, son église pour le prêtre, son dispensaire pour le médecin, son école pour l’enseignant… Leur mise en situation fait la part belle au paysage et au contexte. C’est leur attachement à cette terre qui justifie leur combat pour rester vivre au pays, quels que soient les écueils de l’occupation.
Tout fait sens et ce décor de Palestine porte l’histoire ancestrale d’une terre qui est sainte pour les 3 religions du Livre : juive, chrétienne et musulmane. La parole a pour cadre des lieux mythiques autant qu’historiques. Mais le paysage porte aussi la trace extrêmement visible des enjeux qui se livrent aujourd’hui : les colonies juives de peuplement, la balafre que trace du Nord au Sud le Mur de séparation, les oueds étouffés par les détritus, les vestiges millénaires disputés par les trois religions, la concurrence des églises et des mosquées… mais aussi le spectacle de cette surprenante bouffée de liberté et du « vivre ensemble » où l’on découvre, fanfares et cornemuses en tête, le défilé de fête bon enfant de milliers de chrétiens palestiniens dans les rues de Ramallah.

La bande son aussi est superbe, chants religieux ou profanes, musiques porteuses de toutes les cultures qui traversent cette communauté polyglotte et contribue à la transmission d’un humanisme profond. On avait rencontré Gil Corre à l’occasion de son film précédent sur les Cercles de Silence. C’est un vrai bonheur de le retrouver.

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