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A Hébron, l’économie reste au ralenti malgré le déconfinement

Publié le mercredi 10 juin 2020, Lieux : - Hébron

lu sur le monde.fr

Les cris des vendeurs de rue rythment les gammes des klaxons ; le centre-ville d’Hébron, poumon économique du sud de la Cisjordanie, a repris vie après deux mois de confinement. Ici et là, des passants s’appliquent à ne pas s’approcher de leurs voisins, rares sont ceux qui ont enfilé un masque. Avec 2 morts et 481 cas recensés, l’épidémie n’a pas eu l’effet dévastateur prédit mais elle a laissé d’autres traces.

Assis au fond de sa petite bijouterie, Hassan attend le chaland. « Les gens viennent pour vendre leur or, pas pour en acheter », soupire le trentenaire aux yeux azur. « D’ordinaire, l’été, c’est la saison des mariages. Juin, juillet, août, septembre, je n’ai pas le temps de respirer », lâche-t-il, en jetant un coup d’œil à sa vitrine à moitié vide. A quelques rues de là, Monther Mohsab pense avoir perdu « au moins » 200 000 shekels (50 000 euros) depuis le début de l’épidémie : la saison des fêtes de l’Aïd, qui clôt le mois du ramadan, lui « est passée sous le nez ». « Même pendant l’Intifada, il y avait des boutiques ouvertes, les gens travaillaient, c’était moins dur », se souvient le marchand de vêtements.
Tourisme à l’arrêt

A Hébron, on brasse plus d’un tiers de l’économie palestinienne. Dans les villages alentours, beaucoup vivent du salaire des ouvriers qui vont trimer de l’autre côté, en Israël. Depuis une semaine, les checkpoints ont rouvert, certains ont repris leur poste mais l’économie est au ralenti. Les manufactures tournent presque à vide, le tourisme est à l’arrêt. « La situation ne reviendra pas à la normale avant au moins six mois », estime Mahmoud Sunnoqrot, analyste économique basé à Hébron. La Banque mondiale prédit une contraction de l’économie palestinienne de plus de 7 % − jusqu’à 11 % dans les scénarios les plus noirs. Le nombre de Palestiniens vivant sous le seuil de pauvreté pourrait alors bondir de 30 % en Cisjordanie.

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