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Le vin de Palestine arrive en France

Publié le vendredi 10 mai 2019, Thèmes : - Économie, Lieux : - Taybeh

Le vin (et la bière) de Taybeh : de nouveaux produits importés par France Import Palestine :

Le vin de Taybeh est un vin palestinien, issu d’un cépage Cabernet Sauvignon du vignoble de Bir Zeit, élevé en fût de chêne à Taybeh.

Placer la Palestine sur la carte mondiale du vin, le défi de la famille Khoury de Taybeh.

Nadim Khoury a monté il y a plus de 20 ans la première brasserie palestinienne. Après la bière, lui et son fils Canaan veulent inscrire la Palestine sur la carte des cépages du monde.
Renchérissant sur le succès de la brasserie, les Khoury ont fondé leur entreprise viticole en 2013 dans le village semi-montagneux de Taybeh [1], quand Canaan est rentré de ses études aux États-Unis.
Les Khoury, chrétiens, comptent parmi la poignée de producteurs de vin palestinien, comme les frères salésiens du monastère de Crémisan [2] près de Bethléem.

Les variétés de raisin pouvant entrer dans la fabrication du vin sont pourtant au nombre d’une vingtaine en Cisjordanie.
Cultivé en terrasses, agrippé aux collines escarpées, s’étendant à perte de vue au bord des routes, le raisin est l’un des principaux produits agricoles palestiniens, derrière l’olive. Il se décline sous toutes les formes dans la cuisine palestinienne, servi en dessert, pressé en jus... Les feuilles de vigne, farcies de riz ou de viande, sont incontournables pour les tables de fête et les repas familiaux.
Les vignes couvrent près de 5% des terres cultivées de Cisjordanie et produisent chaque année plus de 50.000 tonnes de raisin, selon le ministère palestinien de l’Agriculture.
Mais les Palestiniens, musulmans à 98%, ne produisent pas de vin ou si peu. Non pas que la Cisjordanie soit étrangère à la viticulture : le territoire est occupé par l’armée israélienne depuis plus d’un demi-siècle et les colons qui se sont installés en Cisjordanie -malgré les condamnations de la communauté internationale fabriquent du vin israélien sur une vingtaine de vignobles.
Pour les Khoury, membres de la communauté chrétienne qui représente 90% de la population de Taybeh - l’une des plus fortes concentrations de Cisjordanie - produire un vin palestinien est autant une question de goût qu’un acte de foi dans leur terre et dans l’histoire millénaire de la vigne ici bas.
Un premier cépage « palestinien » ?
« Depuis l’époque du Christ, les gens font du vin en Terre sainte », dit Nadim Khoury, dont le prénom en arabe signifie « le commensal », le compagnon de repas bien arrosé célébré déjà il y a des siècles dans la poésie pré-islamique. « Ma grand-mère et mon grand-père pressaient le raisin chez eux », se souvient sa fille Madees, qui tient la brasserie Taybeh.
Leurs descendants veulent à présent « augmenter la production et améliorer la qualité », dit-elle.
Leurs fûts de chêne venus de France et d’Italie délivrent chaque année 30 à 35.000 bouteilles de Cabernet Sauvignon, Merlot et Syrah rouges et blancs, concoctés à partir du raisin récolté autour de Taybeh.

Plus au sud, non loin de la ville d’Hébron les Khoury ont déniché un cépage original, le « Zeini ». De ce vignoble situé à presque 1.000 mètres d’altitude, ils tirent un breuvage parfumé et un peu acide, qui fermente et vieillit dans des cuves d’acier et qui se consomme rapidement, pour combattre la chaleur de l’été palestinien ou accompagner le poulet grillé.

Les Khoury veulent faire reconnaître le Zeini comme le premier cépage palestinien. Ils espèrent faire voyager le nom de Palestine, ce rêve d’État qui attend toujours de se réaliser, dit Madees Khoury en triant avec les employés de l’entreprise familiale les raisins sur un tapis déroulant qui achemine les fruits vers une presse mécanisée, le dernier cri venu d’Italie selon son père.
Exporter un vin siglé « Palestine » n’est pas une mince affaire. « Les accords de libre-échange avec les Etats-Unis, par exemple, évoquent la »Cisjordanie« et non la »Palestine« , donc nous avons dû modifier nos étiquettes », explique Nadim Khoury. Sur le devant de la bouteille figure la mention « Palestine » (la famille y tenait). Mais au dos de la bouteille, l’adresse sur l’étiquette est : « Taybeh, Cisjordanie ».
L’environnement est favorable à la viticulture, dit Ghassan Cassis, qui cultive dans les vignes familiales à Bir Zeit, près de Ramallah, le raisin est ensuite revendu à Nadim Khoury et pressé par ce dernier. « Nous sommes à 750 mètres au-dessus de la mer, l’humidité et la rosée s’évaporent vite, l’ensoleillement est bon », explique cet homme formé en Australie.
Mais il s’inquiète de l’avenir de la viticulture palestinienne.
« Latroun, qui était une ville palestinienne de vin jusqu’à la guerre de 1967, est maintenant en Israël et produit un vin vendu comme israélien », souligne-t-il.
Et comme le monastère de Crémisan[2] est depuis des années sous la pression du e mur construit par Israël, Nadim Khoury s’inquiète que Taybeh finisse un jour par devenir « l’unique fabrique artisanale de vin en Palestine ».

http://www.taybehwinery.com/home.html
Plus d’infos : info@philisti.fr

À Taybeh en Cisjordanie, deux frères se lancent dans l’aventure de la viticulture.

La Palestine aussi produit du vin. Grâce au travail de deux frères qui ont fondé leur cave à Taybeh, une ville de Cisjordanie située au nord-est de Ramallah.

Pour faire leurs trois vins rouges, issus de syrah, merlot et cabernet-sauvignon, ils ont fait appel à un œnologue italien. Leurs vins sont commercialisés depuis novembre et ils figurent même à la carte de certains hôtels à Jérusalem et Nazareth. Et des cartons sont prêts à être exportés vers la Suède et le Royaume-Uni.


PRODUIRE UN VIN PALESTINIEN, UN ACTE DE RÉSISTANCE

Les raisins proviennent de vignes à Birzeit et Aboud, deux villages voisins et un hectare a été planté dans la ville même de Taybeh.

La famille Khourry débute dans le vin mais elle a déjà de l’expérience dans la bière. Elle a ouvert il y a 25 ans la première brasserie de Cisjordanie et brasse aujourd’hui 6.000 hectolitres de bière par an. Une bière qui s’exporte aussi bien en Allemagne qu’au Japon.

Pour les frères Khourry, produire du vin palestinien est aussi un acte de résistance. Ils veulent avant tout faire fonctionner l’économie locale et donner une bonne image des Palestiniens.

rédigé à partir de la revue du vin de France
et de l’Express et avec l’aide du Philistin

[1] Taybeh

Taybeh, en arabe : الطيبة, est une petite ville de Cisjordanie sous administration de l’Autorité palestinienne située à 30 kilomètres au nord de Jérusalem et à 12 kilomètres au nord-est de Ramallah. Elle a la particularité d’être encore une localité entièrement chrétienne depuis les premiers temps de l’Église. Elle est considérée comme étant le lieu biblique de la tribu des Benjamins et celui d’Éphraïm dans le Nouveau Testament et aurait changé son nom en Taybeh (ce qui signifie délicieux) au XIIe siècle. Taybeh fait partie du gouvernorat de Ramallah.
plus d’infos sur la bière de Taybeh

[2] cremisan
Crémisan est une vallée située entre Jérusalem, de Beit Jala et Al Walaja.
Il s’y est établi en 1891 un monastère de la congrégation des salésiens1, puis dans les années 50, un couvent de sœurs et d’une école qui accueille 450 enfants palestiniens.

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