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« Gaza La Vie » Exposition collective de peintres de Gaza au Toboggan de Décines

Publié le jeudi 18 avril 2019

En partenariat avec le Toboggan de Décines (69) et Présence Palestinienne d’Avignon, le festival "Palestine En Vue" présente des toiles d’artistes peintres de Gaza. Du 17 au 28 avril 2019

Exposition collective de peintres de Gaza

"L’art et la création toujours présents pour que la justice et la beauté triomphent sur l’injustice, la défaite et la destruction". Raed Issa
À travers leurs œuvres, et en dépit des difficiles conditions de vie, les 8 peintres, vidéastes et photographes affirment à travers cette exposition que Gaza existe, résiste, crée.

Les mardi, jeudi et vendredi de 18h00 à 22h30.
Les mercredi et samedi de 13h00 à 22h30.
Le dimanche de 13h00 à 20h.
Pendant les vacances scolaires, la Spirale vous accueil du mardi au dimanche de 13h00 à 22h30.
Les jours fériés de 13h00 à 22h30.

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Abdel-Rauf Al AJOURI Plasticien

Abdel-Rauf Al Ajouri a aujourd’hui 41 ans. Il est né et vit dans le camp de réfugiés de Jabalya (Gaza). Il a commencé sa carrière de peintre en 1993. A partir de 2001, il expérimente aussi la sculpture, utilisant le calcaire, le métal, et d’autres matières premières, comme le cactus*. Il est membre du collectif d’art contemporain Eltiqa[1].
Son œuvre peinte est reconnaissable à ses personnages typiques qui se présentent invariablement comme des êtres appartenant à un autre monde, curieux et enfantins, yeux grand ouverts sur l’inconnu. Ou sur l’avenir, mystérieux ? En tout cas loin de la réalité dans lequel ils vivent.
Ce désir de mettre en image un sentiment d’innocence est peut-être une façon de fuir la réalité, d’évoquer des temps anciens qui n’étaient pas encore marqués par les contraintes de la société, ou gâtés par les défauts de l’humanité.
En même temps il exprime le désir humain de rester vivant et de vivre la vie complètement malgré les hauts et les bas qui font partie intégrante de chaque vie humaine.

(*) Ce cactus particulier (Opuntia ficus-indica) est connu ici sous le nom de figuier de Barbarie.

-Abdel Nasser AMER Artiste peintre

Abdel Nasser Amer a aujourd’hui 48 ans. Il est né dans le camp de réfugiés de Jabalya (Gaza) et vit à Khan Younis.
Après une aventure de courte durée dans le domaine de la peinture abstraite au début de sa carrière, il s’est complètement fixé sur un style figuratif incluant l’émotion, et une audace expressionniste qui rend son œuvre résolument contemporaine. Il a été exposé en Suisse, en France, aux États-Unis, en Jordanie, en Égypte, …
« Avec les années, mon œuvre a été et est un partage de souvenirs et de rêves. L’enfant que je porte en moi continue à imaginer. Et si ...?
Très souvent les gens sont curieux. "Qui est cette fille dans ces tableaux ?" J’ai tendance à utiliser mon propre visage ou des visages de gens que j’aime comme modèles. Ils sont facilement à la portée de mon regard, et je finis par bien les connaître. Je les utilise de façon symbolique, et je ne me préoccupe pas particulièrement d’une précsion académique. Je désire plutôt me tourner vers les sentiments, les espoirs, les craintes, la découverte de soi, les émotions et leurs relations avec le subconscient. »

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Mohammed AL HAWAJRI Artiste peintre

Mohammed Al Hawajri a aujourd’hui 42 ans, il est né et vit dans le camp de réfugiés de Bureij, à Gaza. Sa passion est l’art contemporain.
Grâce à une bourse, il a pu être en résidence en 2008-2009 à la Cité Internationale des Arts de Paris. Ses œuvres ont été présentées dans de nombreuses expositions en Palestine et à l’étranger : Grande-Bretagne, Italie, Autriche, France, Suisse, États-Unis, Argentine, Japon, Jordanie, Dubaï, Abu Dhabi, Bahreïn, Qatar, Egypte, Liban, ... Il est membre du collectif d’art contemporain Eltiqa[1].
« Les natures mortes ont été mon principal sujet durant les premiers mois de ma résidence à Paris : observer les intérieurs immobiles, les retranscrire avec légèreté. Puis la guerre est arrivée en 2008, j’ai exprimé mes sentiments avec ironie et humour noir, cela devint évident dans mon projet fin 2010, quand j’ai comparé la vie des Palestiniens à Gaza à celle d’un cactus. Cette image exprime nos peurs et nos inquiétudes, la vie compliquée et difficile de la population de Gaza.
Dans mon dernier projet intitulé Guernica-Gaza, je veux montrer la réalité du monde des Palestiniens, la vie sous occupation israélienne, la ségrégation raciale, la violence, la destruction, le meurtre et l’assassinat, « en adaptant » les grandes œuvres d’artistes occidentaux. »

Mohammed AL DABUS Artiste peintre

Mohammed Al Dabus a aujourd’hui 40 ans, il est né dans le camp de réfugiés de Jabalya (Gaza). Il est titulaire d’une licence en Beaux-Arts de l’Université de Helwan au Caire (2002). Il a enseigné les Beaux-Arts à l’Université Al Aqsa de Gaza et à la Société du Croissant-Rouge palestinien. Il est membre du collectif d’art contemporain Eltiqa[1].
« Nous ne pouvons pas connaître la nature de la vie dans le camp et celui qui s’imagine que c’est encore une tente serait étonné de voir qu’il s’est agrandi. Mais ont grandi aussi les inquiétudes sur le devenir des droits qui n’existent pas dans ces endroits évacués par la guerre, qui ont souffert de l’agression et de l’oppression et ne sont plus que des murs en ruines.
Mais nous espérons tout de même que la vie, loin des guerres, est belle et pure. Nous aimons la vie, la paix et souhaiterions nous fabriquer une place dans le monde, vivre avec dignité, et pouvoir nous construire à travers l’art. »

Raed ISSA Artiste peintre

Raed Issa a aujourd’hui 43 ans. il est né et vit dans le camp de réfugiés d’Al Bureij (Gaza). Ses œuvres ont été exposées en Suisse, en France, au Royaume-Uni, en Irlande, en Australie, ... Il est membre du collectif d’art contemporain Eltiqa[1].
Eliane Beytrison, artiste peintre – Genève : « La peinture de Raed nous plonge dans l’univers d’un drame muet tout en imposant une fière et volontaire détermination à vivre. De ces vies l’artiste extrait la beauté tragique, il nous en confie l’implacable vérité. Les yeux ouverts. »
Raed Issa : « Il s’agit pour moi de proposer une illustration de notre condition humaine, en l’occurrence une condition en guerre, subissant fléau, injustice et défaite, et qui défie l’oppression avec des corps dépouillés supportant de lourdes charges.
Car cet Homme, malgré tout, reste debout, il lutte contre les difficultés et la douleur environnante, restant le témoin de l’injustice qu’il subit.
L’art et la création toujours présents pour que la justice et la beauté triomphent sur l’injustice, la défaite et la destruction. »

Sohail SALEM
plasticien

Sohail Salem a aujourd’hui 44 ans. il est né dans le camp de réfugiés de Shati (Gaza), où il vit et travaille. Il est peintre et sculpteur. Il est membre du collectif d’art contemporain Eltiqa[1].
Sohail Salem, à propos de son œuvre In Gaza : « L’accumulation des maisons démolies ressemble à un corps épuisé, à un bruit ascendant, à des cris perdus pleins de douleurs, à des vents contraires à la pluie, à des yeux flous fortement concentrés sans penser à rien, perdant du temps et confus. C’est Gaza, la ville côtière au temps de la civilisation et de l’urbanisation. »
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[1] Ce collectif d’artistes est né en 2002 pour créer un mouvement d’art moderne et contemporain palestinien. Ses membres se sont donnés comme objectif de réaliser leurs ambitions malgré leurs difficiles conditions de vie. Par leurs activités artistiques ils veulent amener leur société à aimer la culture. Leur engagement : continuer à affronter les conditions très dures et les obstacles en utilisant les plus belles couleurs et le langage le plus simple.
Ils ont en particulier voulu fonder une Maison des Artistes : un lieu culturel où les artistes pourraient se réunir, débattre de leurs idées, partager leurs préoccupations et leurs expérimentations, et aussi rencontrer le public. Mais, par deux fois, cette maison a été détruite par des bombardements.