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« Tel Aviv on Fire » de Sameh Zoabi

Publié le samedi 2 février 2019

réalisateur : SAMEH ZOABI

« Tel Aviv on Fire »

FICTION - 2018 |CNC : 147333 |97 mn | | Haut et Court

date de sortie 3 avril 2019

Avec Kais Nashif, Lubna Azabal, Maisa Abd Elhadi

- Prix Orizzonti du meilleur acteur décerné à Kais Nashif, à la 75e Mostra de Venise.
Kais Nashif, acteur palestinien, est notamment connu pour son rôle dans Paradise Now.

- Prix du Syndicat Français de la Critique de Cinéma (Cannes 2018)
- Prix de la meilleure musique cinemed 2018
- Grand prix du Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz 018
- Meilleur film, meilleur scenario au festival Haifa 2018

- Meilleur scénario festival Haifa 2018

l’histoire :

Israël / Palestine, aujourd’hui. Salam, un charmant Palestinien de 30 ans vivant à Jérusalem, travaille comme stagiaire sur le feuilleton populaire palestinien « Tel Aviv on Fire », produit à Ramallah. Chaque jour, pour rejoindre les studios de télévision, Salam doit passer par un check-point israélien plutôt difficile. Il y rencontre le commandant du poste de contrôle, Assi, dont la femme est une grande fan du feuilleton. Afin de lui faire plaisir, Assi met la pression sur Salam pour changer la fin du feuilleton.

critiques d’écranlarge.com

Par Cédric Lépine Édition ] : Cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient

« Tel Aviv on Fire » est un feuilleton télévisé très populaire auprès des Israéliens et des Palestiniens produit à Ramallah. Salam, Palestinien de 30 ans vivant à Jérusalem, fraîchement devenu le scénariste de ce soap opera, se retrouve malgré lui à co-écrire les épisodes avec le commandant d’un check-point israélien.

Critique de Cédric Lépine

L’humour yiddish n’a cessé de se développer sur le principe de tourner en dérision les situations les plus tragiques pour tenter d’en surmonter les situations les plus traumatiques. Au cinéma, Woody Allen a puisé et renouvelé toute la panoplie dudit humour et son Cou
ps de feu sur Broadway (1994) pourrait être une source d’inspiration pour le scénario de Tel Aviv on Fire. En effet, dans le film de Woody Allen il était question d’un chef mafieux qui produisait une pièce de théâtre pour sa maîtresse et s’impliquait peu à peu dans l’écriture du scénario jusqu’à devenir l’auteur principal de la pièce. Il y avait alors ce conflit entre la liberté de l’artiste et la pression de la violence et économique de l’incarnation d’un pouvoir imposant sa censure. Woody Allen et Sameh Zoabi, dans leurs scénarios respectifs, se jouaient de la dichotomie artiste/bourreau, art/censure, en montrant que la violence du pouvoir de l’un pouvait se transformer en acte artistique libre, selon la théorie que les persécuteurs ne sont autre que des artistes frustrés qui n’ont pas eu l’opportunité de s’exprimer publiquement, dans l’art ou dans d’autres médias. Entre l’apprenti scénariste palestinien et le commandant israélien du check-point, se joue une collaboration inattendue, qui ne sous-estime pas la représentation des rapports de pouvoirs inégaux entre eux, mais qui ne les empêchent pas de communiquer. Dans ce film, on rit de l’artificialité des codes de narration du soap opera pour traduire la propagande politique du scénario de la séparation Palestine-Israël. Autrement dit, le film propose à chaque citoyen spectateur dans ce contexte politique terrible d’apartheid à assumer l’écriture de son propre scénario de vie pour ne pas suivre la terrible écriture du soap opera imposé par le gouvernement israélien depuis plusieurs décennies. Cette tragi-comédie n’occulte jamais les conditions d’oppression notamment autour de la présence claustrophobique et étouffante du mur, des checks-points, des humiliations entretenues quotidiennement par l’armée israélienne mais avec un recul salvateur


interview de S. Zoabi sur francetvinfo

Sameh Zoabi

Biographie
Sameh Zoabi, est né 1975 dans le village d’Iqsal près de Nazareth et installé aux États-Unis. Il est diplômé de l’Université de Tel Aviv, où il obtient un double diplôme en études cinématographiques et littérature anglaise. En 2000, Zoabi a reçu a Fullbright Fellowship afin de pouvoir poursuivre ses études en réalisation cinématographique à l’Ecole des Arts à l’Université de Columbia. Zoabi a aussi été accueilli par de prestigieuses résidences, notamment la Cinéfondation du Festival de Cannes, mais aussi le Laboratoire des scénaristes du Sundance. Le travail unique de Zoabi a été reconnue par le Filmmaker Magazine et il a été nommé comme l’un des « 25 meilleurs nouveaux visages du cinéma indépendant ». En outre, son travail a été présenté dans de nombreux festivals internationaux comme Cannes, Berlin, Locarno, Sundance, Karlovy Vary, Palm Springs, Dubaï et le New York Film Festival. Parmi ses travaux notables, Zoabi a réalisé le court-métrage Be Quiet (2005) pour lequel il a reçu le troisième prix au Festival de Cannes – Sélection Cinéfondation. Son premier long-métrage, Téléphone arabe (2010), a remporté plusieurs prix.(Antigone d’Or au Cinémed de Montpllier Téléphone arabe est sorti au cinéma en France en juillet 2012.
Sameh Zoabi a écrit avec Hany abou assad le scénaio du "Chanteur de Gaza".