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Rencontre avec Yara el Ghadban : romancière d’origine palestinienne

Publié le mardi 26 février 2019

Yara el Ghadban : « Je suis Ariel Sharon »

Nous avons rencontré Yara el Ghadban ce samedi 23 février 2019 à la librairie Decitre à Lyon, où elle a été invitée par Fabrice Baumann à l’occasion de la sortie de son livre en France : « Je suis Ariel Sharon »

Yara el Ghadban à Lyon

Yara El-Ghadban est romancière, anthropologue (Ph.D.) et ethnomusicologue (M.A.). D’origine palestinienne, elle s’établit à Montréal en 1989 après un long parcours de migration : Dubaï, Buenos Aires, Beyrouth, Sanaa et Londres.

C’est dans le croisement de ses recherches sur la musique, la littérature et l’identité postcoloniale et en diaspora menées à la fois au Québec, dans le monde arabe et plus récemment en Afrique du Sud, et de son imaginaire d’écrivain qu’elle réfléchit et écrit.

Outre ses publications scientifiques, elle a publié son premier roman « L’ombre de l’olivier » chez Mémoire d’encrier en 2011. Elle a également codirigé l’essai « Le Québec, la charte, l’autre. Et après ? » paru chez Mémoire d’encrier en 2014. Son deuxième roman, Le parfum de Nour est paru le 22 septembre 2015.

Dans son dernier livre, « Je suis Ariel Sharon », Yara el Ghadban traque l’ »humanité » d’Ariel Sharon. Ce mot ne veut pas dire pour l’autrice le « bon côté » ni les « bons sentiments » qu’Ariel Sharon pouvait éprouver en dépit de tous les actes de violence qu’il a commis envers les Palestinien.ne.s.

Pour elle, l’ »humanité » signifie l’aspect paradoxal de tout.e un.e chacun.e. Nous choisissons d’agir de telle ou telle façon, avec compassion, avec cruauté, avec mépris, avec tendresse etc. Et elle cherche à comprendre comment lui, Ariel Sharon, justifiait ses actes à ses propres yeux. Pour cela les faits ne suffisent pas, c’est tout le travail de l’écrivain.e et de la fiction, de l’imaginaire, qui peut permettre cette compréhension.

Elle a aussi beaucoup insisté sur sa volonté de ne pas montrer les Palestinien.ne.s seulement comme des victimes, ou comme des « terroristes ». Dans leur vie, comme dans la nôtre, il y a aussi la lumière, l’amour, la tendresse. C’est ce qui leur a permis de survivre jusqu’à présent à travers leur histoire tragique. Car la beauté, la tendresse, ce sont des actes de résistance.

Les éditions « Mémoire d’encrier », maison d’édition québécoise, est représentée en France et a un catalogue très intéressant avec des auteur.e.s haïtien.ne.s et autochtones du Québec notamment.

Lire son interview sur middleeasteye.net (mai2020)