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« Mafak » (scewdriver) film de Bassam Jarbawi
Publié le mardi 11 décembre 2018

"Mafak", premier long métrage de fiction autoproduit de Bassam Jarbawi, est en compétition fiction de la 40e édition de Cinemed 2018 , le festival de cinéma méditerranéen de Montpellier.
Le film a été également présenté (hors compétition) au festival de Carthage 2018
au festival du fil arabe de à Malmo, il a reçu le Prix du Meilleur scénario.
Après 15 ans d’emprisonnement, Ziad, considéré comme un héros politique par son entourage, a énormément de difficultés à se réadapter dans la Palestine occupée, au bord de l’implosion.
« Tournevis » est la traduction littérale de « Mafak », cet outil qui sert à construire, déconstruire, pour rendre stable une structure ou la démonter. Comme tout outil il peut être détourné comme instrument de torture. Le tournevis c’est aussi Ziad, le personnage principal, appelé à construire la société palestinienne pansant ses plaies et se confrontant à l’horreur de l’enfermement quotidien en se construisant des héros et des martyrs. Ziad est aussi intégré dans la société en travaillant dans le bâtiment, construisant pour d’autres des habitations auxquelles il n’aura pas accès. Mais de ces différents rôles qu’on lui propose pour s’intégrer et qu’il accepte dans un premier temps dans une semi léthargie, il ne parvient pas à les faire siens. Il n’a pas vu la société changer et son corps lui-même ne fonctionne plus spontanément : l’emprisonnement a laissé des séquelles énormes et la vie quotidienne en Palestine vient sans cesse lui rappeler l’enfermement qui se prolonge pour tous ses concitoyens dans la réalité de l’Apartheid imposé par le gouvernement israélien.
Autour d’une sa mise en scène viscérale Bassam Jarbawi lance un cri de rage pour dénoncer une Palestine incarcérée depuis plusieurs décennies, où il est impossible de construire et rendre beau son quotidien. Il choisit judicieusement de ne pas montrer les années d’enfermement pour rendre plus flagrant encore l’enfermement à l’extérieur. Le personnage est dès lors, par l’hypersensibilité de son expérience carcérale qui a fracturé profondément l’intégrité de sa personne, un catalyseur pour rendre compte de l’expérience vécue encore actuellement par toute une société. C’est en citoyen impliqué que le cinéaste lance ce cri d’alarme tentant de faire réagir la scène internationale entravée dans des divers compromis géopolitiques.
Mafak
de Bassam Jarbawi
Palestine/États-Unis/Qatar, 2018, 108 min.
avec : Ziad Bakri, Areen Omari, Jameel Khoury, Yasmine Qaddumi
scénario : Bassam Jarbawi
images : David McFarland
musique : Jon Natchez
son : Nassim El Mounnabih
montage : Bassam Jarbawi, Christopher Radcliff
Producteurs : Shrihari Sathe, Yasmine Qaddumi, Bassam Jarbawi
Société de Production : Rimsh Film - Dialectic
Email : ssathe@gmail.com
Bassam Jarbawi
Né et élevé en Palestine occupée, Bassam Jarbawi a commencé à travailler comme photographe pendant la deuxième Intifada. Son travail a donné lieu à plusieurs expositions. Il est ensuite opérateur assistant et monteur aux informations télévisées en Cisjordanie. Après une licence en Communication et sciences politiques au Macalester College, Bassam est parti à New York où il a récemment terminé un MFA en réalisation à l’université de Columbia.