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Les échanges commerciaux bilatéraux entre la France et les Territoires palestiniens en 2013

Les importations de produits palestiniens régressent fortement (-62%).

Publié le lundi 8 décembre 2014, Thèmes : - Économie

Après une année 2012 record pour les échanges franco-palestiniens, bien que restant très modestes, les ventes françaises poursuivent leur progression (+9% à 11,2 M€) tandis que les importations de produits palestiniens régressent fortement (-62% à 1 M€). Malgré des opportunités réelles, la faiblesse des volumes enregistrés s’explique par les difficultés d’accès au marché palestinien, sa taille et la sous-estimation des flux réels par les statistiques douanières.

Les échanges très faibles et mal pris en compte par les statistiques douanières

Le volume des échanges bilatéraux enregistrés par les Douanes françaises (12,2 M€) a enregistré une diminution de 6% par rapport à 2012 qui constituait une année record. A l’image des années précédentes, le solde est fortement excédentaire pour la France, les exportations étant plus de 10 fois supérieures aux importations. Le niveau reste très faible et représente par exemple seulement 2,8% des échanges bilatéraux France-Jordanie.

La faiblesse des échanges s’expliquent à la fois par la taille modeste du marché palestinien, mais aussi par les grandes difficultés d’accès liées aux restrictions imposées par Israël et de la relative faible compétitivité globale de la production palestinienne, qui en résulte. De plus, les statistiques ne reflètent qu’une partie des échanges réels : certains produits sont importés par des agents israéliens qui les distribuent ensuite dans les Territoires palestiniens, d’autres ne sont pas comptabilisés lors du transit par des pays tiers. L’absence de frontières et une prise en compte douanière basée par des échanges documentaires rendent de plus difficiles l’évaluation précise des échanges réels. Les volumes sont ainsi très fluctuants d’une année sur l’autre.

Les statistiques douanières palestiniennes constatent un volume d’échanges bilatéraux très supérieur. En 2012, les achats en provenance de France auraient atteint 62,4 M$ et les exportations palestiniennes vers la France 1 M$ (contre respectivement 10,2 M€ et 2,7 M€ selon les Douanes françaises). Les données palestiniennes montrent également la place prédominante d’Israël qui concentre 82% des exportations et 71% des importations palestiniennes. La part de marché de la France, selon les statistiques palestiniennes pour l’année 2012, serait de 1,3% (4,6% hors Israël), en 7e position. La France représente par ailleurs 0,14% des exportations palestiniennes (0,7% hors Israël).
La hausse des exportations s’explique notamment par l’augmentation des ventes d’équipements

L’année 2013 marque une nouvelle année record pour les exportations françaises vers les Territoires palestiniens avec un volume de 11,2 M€ (+9% par rapport à 2012). Les exportations sont essentiellement composées de produits manufacturés. En 2013, les véhicules automobiles sont restés le premier poste d’exportations françaises (18,9%), malgré une baisse de 46,4%. Ces ventes sont désormais accompagnés d’exportations de pièces automobiles qui atteignent 297 k€ (+104%). Le second poste d’exportations correspond aux ventes de préparations pharmaceutiques (1,9 M€, -2%) qui constituent l’une de nos principales exportations depuis 2010.

Différentes catégories d’équipements (non classés et médicaux, les machines-outils et les équipements frigorifiques industriels) enregistrent de très fortes augmentations. Combinées, les exportations d’équipements augmentent de 284% à 4,4 M€, soutenus par le protocole de don au secteur privé (« French grant ») qui subventionne l’achat d’équipements et de services français par des entreprises palestiniennes.

Les exportations de produits agro-alimentaires se stabilisent à 1,07 M€ (+2,5%), après une baisse de 43% en entre 2011 et 2012, en dépit d’importants bouleversements dans leur structure. Les exportations de sucre, qui étaient le premier poste d’exportation en 2011, diminuent de 56% à 299 k€ (soit plus de 4 fois moins qu’en 2011). De même, les ventes de produits à base de tabac sont nulles alors qu’elles s’élevaient à 302 k€. Ces baisses sont notamment compensées par des ventes d’huiles et graisses (377 k€) et de produits à base de viande (374 k€) qui étaient nuls en 2012.
Les importations de produits palestiniens sont principalement composées de produits agricoles et agro-alimentaires

Les importations en provenance des Territoires palestiniens ont diminué de 62% en 2013 à 1 M€. Les ventes palestiniennes sont très inférieures aux niveaux enregistrés entre 2005 et 2007 avant le blocus de Gaza, et l’évolution en 2013 annule quasiment la progression enregistrée depuis 2010 (de 677 k€ à 2,7 M€).

Les produits agricoles ont représenté la majorité (61%) des ventes palestiniennes à la France en 2013, notamment des fruits tropicaux (337 k€) et des légumes frais, melons ou tubercules (246 k€). Le reste des exportations se compose de produits agroalimentaires, notamment l’huile d’olive (203 k€), et de produits chimiques (129 k€). Les exportations de produits textiles et de l’industrie du cuir, qui étaient prédominantes dans la structure de nos achats entre 2005 et 2007 (plus de 2 M€), sont quasiment inexistantes depuis 2009.

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Les statistiques commerciales sont peu fiables et reflètent mal la position de la France dans certains secteurs, notamment dans l’automobile où les marques françaises bénéficient d’une position forte. De plus, la faiblesse de nos échanges doit être relativisée en raison de la prépondérance des échanges avec Israël (qui comprennent une partie de nos exportations à destination des Territoires palestiniens). Si notre part de marché (1,3%) est inférieure à celles de l’Allemagne (2,4%) et de l’Italie (1,4%), elle est supérieure à celles des Etats-Unis (0,9%) ou du Royaume-Uni (0,6%) et même du voisin égyptien (0,7%).

Dans le double objectif de soutien au développement du secteur privé palestinien et de promotion des exportations françaises, le protocole de don au secteur privé palestinien (French grant) a été renouvelé en décembre 2012 et son enveloppe portée de 5 à 10 M€ avec des conditions avantageuses pour les projets situés dans la zone industrielle de Bethléem


Voir en ligne : Sources du ministère des finances

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