Hadj Abou Ahmed al-Kakhen se met devant sa boutique, au milieu de l’ancien bourg de Naplouse. Il attend les clients, en vain. Le souk est vide, les clients sont rares. Actuellement, la ville connaît une situation économique très dure, confirme-t-il.

Les souks de la ville de Naplouse, au nord de la Cisjordanie, attendaient avec impatience l’arrivée de la nouvelle année scolaire, en espérant briser la récession économique qui les frappent. Et l’événement de Halawa, la grève de trois jours et la tristesse régnante ne peuvent arranger les affaires.

Déception !

Abou Ahmed vide son sac face au correspondant de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) : « La situation de l’ancien bourg est catastrophique ».

« Nous appelons à assurer aux souks et leurs commerçants le calme et la sécurité. Les clients ont peur de s’en approcher », résume-t-il.

Pour sa part, le commerçant Ali Ibrahim voit que la situation du souk va de pire en pire. Et à cause de ces derniers événements, même l’année scolaire n’a pu y faire quelque chose. Les habitants de la ville n’y viennent pas faire leurs courses ; ils vont ailleurs, s’étonne-t-il.

Abou Khaled est un autre commerçant ; il vend des fournitures scolaires depuis 37 ans. « Chaque jour est bien pire que son précédent. Cette année, je n’ai rien gagné », se plaint-il.

Une peur bleue

Au centre de la ville, hadj Jamil Othman vend des vêtements. En rangeant ses produits, il dit au correspondant de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) que le mouvement commercial est presque nul, à cause des situations sécuritaires désastreuses. Beaucoup ont peur d’arriver au bourg, ces jours-ci.

Hadj Jamil Othman et ses garçons possèdent cinq boutiques dans l’ancien bourg de Naplouse. Ils vendent des fournitures scolaires et des vêtements. « Mes garçons et moi avons fermé nos boutiques. Aucun mouvement. La sécurité dans le bourg est très difficile », dit le père.

A savoir que l’ancien souk de Naplouse est appelé par la population « le Souk Sombre ». Il a été construit par le vizir ottoman Mostapha Pacha, en 1563, reproduisant la même forme que le souk al-Hamidiyya de Damas, la capitale syrienne. Normalement, ce souk est apprécié par les gens, les visiteurs, les clients.

Et les jours précédant le début de l’année scolaire est considéré parmi les meilleures saisons économiques de la ville. Les boutiques de vêtements, de chaussures, les papeteries, les fournisseurs scolaires, ainsi que les restaurants et autres connaissent normalement une sorte d’embellissement économique réconfortant.

Mais pas cette année, où l’année scolaire avait commencé en Cisjordanie, le dimanche 28 août dernier. Mais l’ancien bourg de Naplouse attend malheureusement toujours l’arrivée de ses clients !

(Selon l’Agence CPI - Naplouse 6/9/2016)