Accueil > Informations > Exposition Photo : L’autre visage de la Palestine par 3 jeunes photographes (...)
Exposition Photo : L’autre visage de la Palestine par 3 jeunes photographes palestiniens
Publié le vendredi 15 mai 2015

L’association ERAP (échanges Rhône-Alpes Palestine) a fait la promotion de cette exposition de jeunes palestiniens.
Cette exposition a commencé à Grenoble, puis Lyon, Annecy ...
Cette exposition entre complètement dans le cadre d’ERAP, échanges de culture, par delà les stéréotypes. Échanges aussi, et c’est une autre particularité de l’exposition, entre ce jeune étudiant de la région et ses deux collègues photographes de Gaza, par le biais d’internet !
3 jeunes photographes palestiniens : Amro RIMAWI (Cisjordanie), Ahmed ABU BU AJWEH et Mohamed ABU ABU HASEIRA (Gaza)
présentent, à travers les images captées par leur lentilles, la Palestine cachée derrière l’occupation actuelle. Ils veulent simplement mettre l’accent sur la vie modeste des palestiniens cachée par l’actualité des médias,montrer la simplicité de leur quotidien, leur moment de bonheur, leur artisanat, leur passe-temps et beaucoup encore !
Les Palestiniens constituent un peuple qui mord dans la vie et savoure chaque instant, tant qu’il a les moyens, l’occasion et la force…
Les commentaires des photos
La récolte des olives
L’olivier est un élément central des paysages palestiniens, recouvrant des collines entières en rangs serrés. Chaque famille possède ses dunums (1 dunum = 0,1 hectare) d’oliveraie et procède tous les ans à la récolte des olives, entre les mois de septembre et d’octobre. Les Palestiniens peuvent ainsi produire leur propre huile d’olive, aliment de base de la cuisine palestinienne. Cependant, le prix du litre d’huile d’olive, indexé sur les prix israéliens, augmente d’année en année. Dans le même temps, le nombre d’oliviers diminue du fait des destructions régulières par les colons israéliens ainsi que des confiscations de terres par l’armée d’occupation.
Remise des diplômes à l’université de Birzeit
Plus de la moitié des jeunes Palestiniens se répartissent dans les onze universités palestiniennes, certaines privées comme l’Université islamique de Gaza et d’autres publiques comme l’Université ouverte d’Al-Qods. Les universités privées sont mieux considérées que l’enseignement public, mais elles sont aussi plus chères, sur le modèle étasunien. Les étudiants et leur famille sont parfois contraints de s’endetter afin de pouvoir payer les centaines de dinars nécessaires à leur inscription. Les étudiants ont certes un choix convenable de cursus (sociologie, droit, ingénierie, administratif, littérature…) mais les débouchés professionnels sont limités, dans un pays où les opportunités de mobilité sont difficiles et où le marché du travail est réduit aux rares secteurs qui survivent malgré l’occupation et la fermeture des frontières.
Pain fait maison
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la cuisine palestinienne ne se distingue pas par ses épices. La cuisine palestinienne est composée de mets variés, mais on retrouve dans leur quasi-totalité le condiment essentiel que constitue l’huile d’olive. Le pois chiche est très apprécié sous forme de purée appelée humus mais aussi de petites boules frites, les falafels. Les plats principaux sont à base de riz, de légumes et de viande (poulet ou mouton) et se déclinent en différentes variantes comme le ’ouzi, le mansaf et le maqlobe. Les Palestiniens mangent beaucoup de pain. Il en existe plusieurs sortes : l’ikmaj (pita), sharak (sorte de crêpe très fine) et le taboun (présent sur la photo).
La moisson
L’agriculture était un pilier de l’économie palestinienne avant l’expulsion des Palestiniens de leurs terres et la colonisation israélienne. En 1967, l’agriculture (notamment le blé) représentait plus de la moitié du PIB palestinien. Aujourd’hui, elle n’en représente plus que 4%. La confiscation des terres pour la construction de colonies ou l’implantation de zones militaires et la réquisition des réserves d’eau sont autant de facteurs qui limitent les possibilités agricoles en Palestine. En conséquence, les agriculteurs expropriés viennent grossir le rang des chômeurs (environ 35% de taux de chômage en Palestine) ou tentent de trouver un travail en Israël ou dans les colonies israéliennes implantées en Cisjordanie.
Au souq
Les territoires palestiniens, malgré leur récente promotion au statut d’ État observateur à l’Organisation des Nations Unies, ne possèdent pas leur propre monnaie. La population palestinienne utilise au quotidien la monnaie israélienne, le shekel (1€ = 5 NILS). Cette situation implique un coût de vie élevé en Palestine puisqu’indexé sur le niveau de vie israélien. Mais les Palestiniens ont aussi souvent recours au dollar étasunien et au dinar jordanien pour régler leurs gros achats ou encore les loyers de certains appartements à Ramallah. Les bureaux de change, mais aussi des « commis de change » informels, des liasses de billets à la main, fleurissent dans les rues des grandes villes palestiniennes.
À l’heure de la prière
Plus de 95% des Palestiniens des territoires occupés sont musulmans sunnites. Le reste de la population est composé de chrétiens de différents courants. On trouve aussi une petite communauté particulière : les Palestiniens juifs, appelés les Samaritains. Ces derniers avoisinent les 700 âmes et vivent regroupés dans deux endroits distincts : un petit village au sommet du mont Garizim, qui surplombe la ville de Naplouse en Cisjordanie, et un quartier de Jérusalem. Les Samaritains forment une communauté très fermée qui a obtenu la citoyenneté israélienne et une protection militaire de la part de l’armée israélienne. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les différentes religions cohabitent en paix en Palestine.
Sur le chemin de l’école
La Palestine est un des États arabes les plus éduqués, avec 99% de taux d’alphabétisation des jeunes. La scolarisation est obligatoire pour tous les enfants, filles et garçons, entre 4 et 16 ans. La grande majorité des enfants palestiniens parvient ainsi au baccalauréat palestinien, le tawjihi. Les écoles primaires et secondaires, pour la plupart publiques, sont non mixtes, contrairement aux universités. On trouve aussi quelques écoles privées mixtes, financées par des institutions étrangères comme la Friend’s school à Ramallah.
À la pêche
L’industrie de la pêche est un des piliers de l’économie gazaouie, faisant vivre près de 35 000 personnes. D’année en année, Israël réduit la zone de pêche autorisée. Aujourd’hui, la zone de pêche est limitée à 3 miles nautiques (5,56 km), ce qui fait que 85% des zones de pêche sont inaccessibles. Avant le déclenchement de la seconde Intifada, 3 700 tonnes de poissons étaient pêchés par an, contre 1 810 tonnes en 2010. Par ailleurs, les soldats israéliens n’hésitent pas à tirer sur les bateaux palestiniens qui s’aventurent un peu trop près de la zone limite, faisant régulièrement des victimes.
À l’heure de la récré
La bande de Gaza compte aujourd’hui 1,6 millions d’habitants pour une superficie de 365 km², ce qui donne une des densités les plus élevés du monde avec environ 4300 habitants/km². La bande de Gaza et les camps de réfugiés ont ainsi un point commun : le manque d’espace et l’impossibilité de s’étendre dans une zone limitée, ce qui oblige par exemple à construire toujours plus en hauteur des maisons qui ont autant d’étages qu’il y a de familles. Malgré la confiscation progressive des terres par la colonisation juive, la Cisjordanie offre encore quant à elle des paysages de collines verdoyantes.
En attendant demain
L’économie palestinienne a été réduite à peau de chagrin par plus de 65 ans de colonisation et d’occupation militaire. Les conséquences de ce maintien dans une situation de « non-développement » se ressentent directement sur le marché du travail, où les milliers de diplômés qui sortent chaque année des universités palestiniennes ne trouvent pas de travail correspondant à leur niveau et à leur sujet d’étude. Le taux de chômage pointe ainsi à 32,5% en Cisjordanie et à plus de 45% dans la bande de Gaza (l’un des plus élevés au monde). La plupart des emplois sont fournis par l’Autorité palestinienne et, plus généralement, par le secteur des services.
Sortie en mer
La population palestinienne se distingue par sa jeunesse : 48,6% des Palestiniens ont moins de 18 ans. Cette situation est particulièrement préoccupante dans la bande de Gaza où les enfants se retrouvent régulièrement les cibles potentielles de bombes israéliennes, mais aussi en Cisjordanie où beaucoup sont témoins voire victimes d’arrestations de nuit comme de jour, de fouilles militaires, de destructions de maisons, de confiscations de terre… Selon la loi israélienne, les enfants palestiniens peuvent être emprisonnés à partir de 12 ans, souvent pour de simples jets de pierres. Depuis le début des années 2000, près de 7500 enfants ont été arrêtés et emprisonnés.
La planche – mer Morte
L’eau est un élément crucial du conflit israélo-palestinien en tant que ressource rare et convoitée par les différents acteurs de la région. Les nappes phréatiques et les eaux du Jourdain du côté cisjordanien sont pompées sans grande restriction par la Jordanie et l’État d’Israël, qui contrôle par ailleurs l’accès des Palestiniens aux réserves d’eau comme les puits. En conséquence, la mer Morte se réduit à vue d’œil, rendant ses littoraux plus dangereux et son eau toujours plus salée (70%, le taux de salinité le plus élevé au monde). Les Palestiniens de Cisjordanie envient de fait le seul avantage raflé par leurs concitoyens de Gaza : l’accès à la mer Méditerranée.
Femme palestinienne au champ
La condition de la femme palestinienne se porte relativement bien comparée à d’autres pays de la région. La constitution palestinienne lui reconnaît de nombreux droits : droit à l’éducation, droit au travail, droit de vote… Environ la moitié des femmes palestiniennes travaillent. Les autres sont le pilier du foyer et sont souvent très actives dans les travaux agricoles. Mais si la loi palestinienne se révèle très progressiste vis-à-vis de ses citoyennes, elle vient parfois se heurter à des traditions conservatrices fortement ancrées dans certains domaines et chez certaines familles : le droit au divorce et les droits de succession sont limités pour la femme palestinienne. Dans les faits, les Palestiniennes connaissent des situations très différentes selon les régions et les classes sociales, comme dans toute société patriarcale.
Arrêt sur mouvement
La dabké fait référence à la principale danse traditionnelle populaire en Palestine et plus généralement au Proche-Orient. Cette danse puise ses origines au temps des Cananéens. Elle est pratiquée lors des réjouissances, à l’occasion des mariages et des festivals. En Palestine, elle symbolise avant tout le travail paysan dans les champs et les oliveraies ; elle se danse surtout avec les jambes et les pieds frappent le sol comme s’ils écrasaient les olives pour en faire sortir l’huile. La dabké populaire est essentiellement dansée par des hommes alignés, menés par le r’as qui fait tournoyer un bâton ou un bout de tissu. On observe depuis une vingtaine d’années un mouvement de folklorisation de la dabké, des troupes de jeunes danseurs décidant de se réapproprier et de réinventer les mouvements de la dabké. Ainsi, la dabké folklorique est mixte, intègre des chorégraphies plus sophistiquées et se danse en costume traditionnel par des troupes de professionnels à l’occasion d’événements divers. Les danses modernes sont également de plus en plus pratiquées en Palestine. Chaque année a lieu le Festival de Danse Moderne dans toutes les villes de Palestine, auquel participent de nombreuses troupes européennes, américaines et asiatiques.
Ramallah café
Les médias en Palestine jouent un rôle important dans la transmission des nouvelles et de la situation à l’intérieur des territoires palestiniens et dans le monde arabe. On compte plusieurs journaux, dont les plus lus sont les quotidiens El Qods, El Haya et El Ayam (les deux derniers étant des journaux panarabes). Il existe aussi une chaîne de télévision palestinienne et plusieurs sites internet d’informations. Les médias sont un enjeu important pour la cause palestinienne afin de faire parvenir au monde des informations de première main. Ils sont en plein développement en Palestine. Beaucoup de photographes palestiniens travaillent avec des réseaux internationaux comme l’AFP et envoient régulièrement des photos jugées « dérangeantes » aux yeux de certains canaux israéliens et étrangers.
Présent absent
La famille occupe une position centrale en Palestine ; elle est la plus belle chose que l’on puisse y trouver. Les liens familiaux sont très forts et les familles sont grandes, si bien qu’on ne trouve aucun Palestinien sans famille. S’il existe quelques maisons de retraite en Palestine, elles ne sont guère peuplées car il est mal considéré d’abandonner un membre de la famille à la solitude et à l’éloignement. Même en cas de gros problème, la famille reste unie jusqu’à ce que soit réglé le problème en question. Tous les enfants vivent avec ou proches de leurs parents même lorsqu’ils se marient et fondent à leur tour une famille. Les familles palestiniennes font partie de familles dites « élargies », l’appellation moderne des anciennes tribus. Il n’est pas rare de trouver un village entier habité par une même tribu composée de familles portant le même nom, les habitants se connaissant tous et toutes.
Sur la vague
Comme partout, le sport est une chose essentielle en Palestine. On y trouve toutes sortes de sports et les Palestiniens participent à de nombreuses compétitions dans des domaines variés, telle que la course de formule 1, qui compte une pilote palestinienne réputée. Comme dans beaucoup d’autres pays, les Palestiniens aiment particulièrement le football, et chaque match Barcelone-Madrid est un véritable événement national. L’équipe nationale palestinienne de football, qui a obtenu le prix de la meilleure équipe asiatique de l’année 2014, participera pour la première fois de son histoire à une compétition majeure en 2015, la Coupe d’Asie des Nations. Cet événement sera un véritable défi pour cette équipe dont les membres basés à Gaza se voient régulièrement refuser leur droit de sortie par les autorités israéliennes. On peut observer sur la photo une performance de surf dans la ville de Gaza, un sport apparu dans la région en 1996.
Jour de fête
Le peuple palestinien adore faire la fête, que ce soit pour des occasions familiales comme les mariages, ou lors de célébrations collectives comme les fêtes religieuses ou les festivals folkloriques célébrant les traditions et la culture palestiniennes. Ces nombreuses fêtes sont l’occasion de performances artistiques (notamment par la dabké, la musique et le chant, mais aussi des créations artisanales) et s’échelonnent tout au long de l’année – Aïd el kebir, Aïd el fitr (fin du Ramadan), récolte des olives... D’autres commémorations plus politiques et patriotiques, comme la journée de la Terre, sont l’occasion de faire passer un message politique national par le biais de la culture et des arts palestiniens.