REMINISCENCES Documentaire 60’ Rashid Masharawi (Palestine)
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bande annonce

Une cité perdue en mer méditerranée, une mémoire ineffaçable qui s’obstine, de génération en génération, à la maintenir hors de l’oubli. Sources orales et images d’archives la font resurgir et le son la fait revivre. Comme si nous nous baladions dans ses ruelles et assistions à ses tout premiers spectacles et projections, Rashid Masharawi, le réalisateur palestinien nous fait visiter Jaffa, la ville natale de ses parents et grands-parents, forcés de s’en exiler en 1948.

« Réminiscences » est une expérience cinématographique qui tente d’estomper la frontière entre le temps et l’espace. Le réalisateur nous emmène à la découverte de magnifiques photos, laissant sa nostalgie insuffler une nouvelle vie aux corps immobiles représentés

critique de L’équipe de Ciné-Palestine Toulouse Occitanie :
« J’appartiens à une ville que je ne connais pas et que je n’ai jamais vue » déclare Rashid Masharawi, né en 1962 dans le camp As-shati, de parents réfugiés à Gaza en 1948. Cette ville, c‘est Jaffa qu’il découvre à travers les récits de Taher Al Qalyubi, né en 1929, réfugié lui aussi à Gaza en 1948. Face caméra, le vieil homme enregistre ses souvenirs sur cassette VHS. À partir de ce témoignage, d’images d’archives, de cartes postales et de photos de famille, Masharawi met en scène le quotidien des Jaffaouis entre 1930 et 1948. Son film est une fresque en noir et blanc, rendue vivante par la remarquable bande-son de Viktor Epp, qui suit l’enfance et la jeunesse d’Al Qalyubi. Il montre une capitale prospère, tolérante, ouverte sur le monde. À ce tableau succèdent des images de répression, de terrorisme, de destruction qui aboutissent à l’exil – qu’ils croient temporaire – de la famille Alqayubi et des habitants de Jaffa.

Réminiscences est construit sur des allers-retours entre les réflexions de Masharawi et le long récit d’Al Qalyubi : il donne chair aux histoires respectives des deux protagonistes qui s’inscrivent dans l’Histoire de la Palestine. Les deux hommes ne se sont pourtant jamais connus, Al Qalyubi est mort six mois avant que Masharawi ne le « rencontre » par le biais de ses enregistrements. L’émotion est à fleur de narration tout au long de ce témoignage d’un homme en fin de vie, elle transparaît aussi dans les commentaires du cinéaste, elle s’échappe des images et du son... Émotion d’autant plus forte qu’elle signe des vies fracassées et la disparition d’un pays.